Nom d’un p’tit bonhomme !
Quand, la cuisse à moitié dénudée, j’ai surgi dans un café, les clients ont dû me prendre pour une folle, ou du moins pour une soudainement piquée par un insecte grivois.
Je tenais mon bas, mes doigts en guise de jarretelle.
Ce bas descendait, en effet, menaçant de se retrouver en accordéon sur mon mollet, puis sur ma cheville, et sur mon soulier au risque de me faire tomber.
Aujourd’hui, les jarretelles sont remplacées par une bande en silicone cousue en haut des bas, silicone censée adhérer à la peau des cuisses.
Mais, chez moi, ça ne colle pas. Mes cuisses ne sont pourtant pas maigres, leur tour est dans la moyenne – « Medium ».
Toujours est-il que je marchais très inconfortablement sous une averse, mon autre main serrant mon parapluie. Besoin de me rafistoler, je ne savais comment, et je n’avais pas d’élastique.
J’ai donc fait irruption dans le premier café venu.
Plus peut-être que ma cuisse dévoilée, c’est ma figure énervée qui a dû étonner.
Je fulminais, râlant silencieusement contre ces nouveautés lingères et autres destinées à simplifier la vie des femmes.
Ayant laissé mon parapluie dégoulinant à l’entrée, je me précipitai vers les commodités.
Malheur, mon mouvement entraîna mon second bas dans la même chute !
Je ne pus retenir une exclamation :
Nom d’un p’tit bonhomme !
Éclat de rire de la clientèle !
En d’autres lieux, mon aventure m’aurait conduite en prison.