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Méli-mélo

Mes pensées s’éparpillent,

glissent sur le bitume,

le rythme de mes pas

se calquant sur la pluie.


Vos pupilles me dénudent

bien plus froides que l’eau 

et soupèsent ma peau

de vos yeux sans amour.


Ils me blessent souvent

et s’arrêtent sur moi 

Là où ils le décident

mais je marche pourtant,


Vos regards me transpercent

mais ils ne me voient pas 

Vos fenêtres se ferment

et ne répondent pas. 


D’une nuit sans sommeil

souvenirs enlisés

d’un pays de soleil

où on savait chanter.


Ces paroles tournent en boucle dans ma tête.

Est-ce un poème? Est-ce une chanson?

Où l’aurai-je entendue? Je dois me rendormir, sortir 

cette mélopée de mon esprit, 

demain la vraie vie m’attend.



Les lueurs du matin

et les pavés qui brillent

tourbillons de brouillards

accrochés aux chevilles.


Le souffle de vos yeux

plus puissant que le vent

se mêle à mes cheveux

rafales de tourments.


Des corneilles outragées 

grinçant sur le chemin

ne laissent espérer

que tristesse et chagrin.


C’est la voix d’une femme, jeune, douce et triste. 

Je l’entends clairement à présent.


Souvenir d’un pays

où le soleil couchant

auréolé d’épices

me réchauffait, enfant.


Sur ce chemin glacé

aucune main ne se tend.

Pourtant, le vent levé

pour essorer le ciel

sèche sur ma joue brune

les ravines de sel.



Quel rêve étrange.

Déjà ses images m’échappent, diluées dans la nuit.

J’étais seule et perdue, je marchais dans une ville inconnue; 

personne ne m’accompagnait et je ne savais où trouver asile.

Quel rêve étrange.

Mais était-ce bien moi? 

Les pieds fins que je voyais arpenter ces trottoirs mouillés

étaient nus et si sombres…

Les chiffres lumineux du réveil me narguent.

Il faut dormir. 



Quelqu’un me fait entrer dans une pièce aux meubles cossus et froids. Une femme, blonde, est assise et me regarde.

— C’est ce que tu me ramènes?

Elle s’adresse à l’homme qui m’a fait venir jusque-là; il lâche ma main et me pousse vers la femme 

— Mais, chérie, c’est celle qu’on a réservée…

— Elle ne ressemblait pas du tout à ça sur la photo!

— Tu sais, c’est trompeur, et puis elle n’est pas si…

— Je suis sûre que tu t’es fait avoir comme d’habitude. Je parie qu’on nous a fourgué ce qui restait sur le carreau. Tu as vérifié?

— Oui, ils m’ont donné son passeport, regarde, ça correspond.

— Comment veux-tu que je le sache? Avec ces noms à rallonge, comment s’y retrouver?

L’homme sort un passeport de sa poche, me le met sous le nez en pointant la photo: 

— C’est bien vous, ça?

Il semble énervé, effectue de rapides mouvements de la main entre le cliché et mon visage.

Sur le petit carré coloré, de grands yeux sombres me fixent; un tissu noir ceint le front, les joues et le cou d’une gracile jeune fille. L’homme insiste, répète sa question et sa voix grimpe soudain dans les aigus.

Pour le calmer, je hoche lentement la tête.

— Tu vois, c’est elle.

— Dis-lui d’enlever son foulard, qu’on voie au moins à quoi elle ressemble.

L’homme mime la demande, articule exagérément et finit par enlever lui-même le foulard.

— Tu vois, c’est pas si dramatique.

— N’empêche, la prochaine fois, c’est moi qui choisis!

— De toute façon, on ne va pas la garder plus de dix-huit mois.

— L’autre, on l’a gardée trois ans!

— Oui, mais la législation a changé; maintenant, après deux ans, elles ont une chance d’être légalisées.

— Et, pour peu qu’elle fasse jouer le rassemblement familial, on se retrouverait envahis.

— Oui, donc, on va éviter.

Le couple sort, me laissant seule. J’ignore ce que je suis sensée faire ici.

C’est chez eux que je vais vivre? 

J’aurais pu tomber plus mal sans doute.

Un chant soudain emplit ma gorge, il raconte une réalité que je ne comprends pas mais je le laisse s’échapper et c’est une voix timide aux accents inconnus qui envahit l’espace… 


“Pas pleurer

Pas pleurer,

baisser les yeux, et pas pleurer.

Sans faire de bruit, comme j’ai appris, 

ne rien casser, baisser les yeux,

 ne pas pleurer, débarrasser.

Sans faire de bruit, comme j’ai appris.

Ne pas les regarder,

baisser les yeux, et pas pleurer.

Sans faire de bruit, comme j’ai appris,

accepter les ordres et les cris

ne pas pleurer, et lessiver

Sans faire de bruit, comme j’ai appris

Ne pas les regarder

Baisser les yeux, et pas pleurer.

Sans faire de bruit, comme j’ai appris,

élever leurs enfants, leurs petits,

et les aimer, ne pas pleurer, ne pas pleurer, ne pas pleurer…”


Un autre homme entre, il est plus jeune et son regard est doux.

Est-ce qu’il a entendu le chant?

Je baisse les yeux et replace le voile.

L’homme me parle, sa voix semble danser sur des accords chantants et ses mains s’agitent pour ponctuer ses mots.


“Bonjour…

C’est pour eux que tu te caches le visage?

Et à moi, tu ne veux pas le montrer? 

Tu ne veux pas me faire ce plaisir et m’offrir un sourire? Que je te voie comme toi tu me vois?

Une amie m’a dit que porter ce voile n’était pas vraiment un commandement religieux, c’est plutôt… un genre de tradition, je ne sais plus…wahhabite ou pachtoune.

Il paraît que là-bas, en Arabie saoudite, en Afghanistan, les filles, les femmes, sont obligées de cacher leur visage…mais pas ici, enfin… pas forcément.

Les gens ici se cachent autrement et c’est souvent devant les yeux qu’ils portent un voile.

Il ne t’arrivera rien, n’aie pas peur; ceux qui t’ont dit le contraire t’ont peut-être menti.

Est-ce que c’est ton choix ou leur volonté?”

L’homme me sourit et ses mains ont cessé leur ballet aérien.

Je ne sais pas quoi répondre à toutes ces questions. Un autre chant lancinant envahit mon esprit; est-ce que c’est ça que je devrais lui dire?

“On m’a dit que c’était pour te protéger, toi.

Que tu ne sois pas tenté, pas consumé.

On m’a dit que les filles pures devaient agir comme ça

Que si tu n’étais pas tenté, je serais protégée.

On m’a dit que mon honneur dépendait de ça.

Qu’il fallait cacher mon corps, mon visage.

On m’a dit que les filles pures devaient agir comme ça.

On m’a dit que c’était pour te protéger, toi

mon mari, mon frère, mon amant, mon père.

Que sans ça, ce serait moi la coupable.”

Mais ce chant là, je ne le laisse pas éclore, je serre les lèvres et les mots rebondissent sur les os de mon crâne.

Je n’offre à cet interlocuteur qu’un silence consterné.

Dans cette cage de coton, je me sens entravée, je me débats. 

j’arrache les draps.

Je me réveille.

Encore, un rêve encore… cette nuit n’en finira donc pas?


“Quand je ne dors pas 

La nuit se traîne.

La nuit n’en finit plus.

Et j’attends que quelque chose vienne

Mais je ne sais qui je ne sais quoi

J’ai envie d’aimer, j’ai envie de vivre

Malgré le vide de tout ce temps passé

De tout ce temps gâché

Et de tout ce temps perdu

Dire qu’il y a tant d’êtres sur la terre

Qui comme moi, ce soir, sont solitaires

C’est triste à mourir

Quel monde insensé

Je voudrais dormir 

Et ne plus penser…

La nuit ne finira donc pas?

Et moi je suis là

à pleurer sans savoir pourquoi

à tourner comme une âme en peine

seule avec moi-même

par cette nuit , par cette nuit

qui ne finira donc jamais”



Cette chanson-là je la reconnais!

C’est un vieux tube de Petula Clark, j’ai dû l’entendre 

dans mon enfance, crachoté par la vieille radio de mes

grands-parents.

Enfin, quelque chose à quoi me raccrocher, mes racines,

mes parents, ma famille, enfin je vais sortir de ce

cauchemar, retrouver mon visage, ma vie 

et ma couleur de peau.

Je vais me réveiller!


— Attendez… excusez-moi… monsieur Faaro! 

Quoi encore? 

C’est une jeune femme rousse, séduisante, qui vient de m’interpeler. Elle dénoue ses cheveux d’un geste souple et m’invite à m’asseoir devant elle.

Elle a croisé haut ses jambes fines, dévoilant ses cuisses nues. Elle me sourit et sort un carnet de son sac.

— Bonjour,monsieur Ganongo Faaro, je suis très heureuse de vous rencontrer à l’occasion de la sortie de votre nouvel ouvrage; ça faisait un bout de temps que j’espérais obtenir cet entretien.


Je lui réponds avec un naturel confondant, comme si je savais de quoi il est question, qui je suis et ce que je fais là; comme si le fait d’être appelée monsieur ne m’étonnait pas; comme si ce patronyme africain auquel j’ai répondu me semblait familier.

 Et lorsque je lui parle, ma voix est lourde et grave, et mes mains, posées sur le lin clair de mon pantalon sont noires et larges.

— Je suis ravi, pour ma part, madame, que votre magazine s’intéresse à mon travail.

— Plus qu’un travail, je dirais que c’est un sacerdoce, une vocation… euh… vous permettez que je vous appelle Ganongo?

— Si vous voulez… Mais pour l’orthographe de mon nom, je me permets d’insister sur le double “A” car il disparaît souvent et je…

— Ne vous inquiétez pas, la rédaction se charge des détails, ils ont toute la doc.

— D’accord.

— Donc, dit-elle en consultant ses notes, Ganongo, ça fait plus de cinq ans que vous avez ouvert votre hôpital pour réparer les femmes de votre pays? 

— Oui, en tant que médecin, j’ai très vite été interpellé par ce drame vécu par de nombreuses femmes; vous savez, dans une large partie de l’Afrique, le viol collectif est, aujourd’hui encore, utilisé comme arme de guerre. Après ces agressions subies par les femmes, outre le traumatisme psychologique, les dégâts physiques sont épouvantables: infections, incontinence, stérilité…la chirurgie peut alors opérer des miracles et nous essayons…

Elle m’interrompt brusquement, se rejetant en arrière, la main gauche posée sur la poitrine. 

— Oh… ça me soulève le cœur, rien que d’y penser… et donc, euh… voilà… vous vous êtes intéressé très tôt à la morphologie féminine? 

— Oui, évidemment, de par ma formation, mais également pour dénoncer un certain nombre d’aberrations. 

— Comme? 

— Par exemple, ce mythe bien ancré chez nous, mais aussi dans vos campagnes, le mythe du saignement lors du premier rapport sexuel. Cette croyance fait des dégâts, car certaines jeunes filles sont accusées à tort d’avoir perdu leur virginité alors que l’hymen ne saigne que dans 50 % des cas; le plus souvent, il se distend simplement. 

— Donc là,vous élargissez votre propos à la condition féminine en général, pas seulement aux femmes africaines.

— Évidemment! Mon propos, dans ce livre, est d’aborder les contrevérités, les idées reçues en matière de sexualité. Reprenons l’exemple de l’hymen qu’on présente à tort comme une membrane que le pénis viendrait perforer pour pénétrer dans le vagin, alors qu’il ne s’agit pas d’un bouchon mais plutôt d’une sorte de petit anneau, ouvert dès l’enfance, et qui permet d’ailleurs de laisser s’écouler le sang des règles à la puberté.

— Là, vous touchez tout de même à l’aspect sacralisé de la pénétration…

— Exactement! Or l’entrée dans la sexualité ne se fait pas forcément par le vagin. Il s’agit là d’une vision hétérosexuelle et patriarcale, d’une volonté de contrôler le corps des femmes et leurs capacités reproductrices.

— Mais, en tant qu’homme…

La jeune femme mordille le bout de son stylo et, après une légère hésitation, poursuit:

— Mais, en tant qu’homme… hétérosexuel… quel est votre point de vue? Vous êtes bien hétéro?

— Oui, mais je ne vois pas en quoi…

— Pour vous, la pénétration, c’est important tout de même, non? 

Elle pose cette question en inclinant la tête et une de ses mèches cuivrées barre son regard d’émeraude.

— Bien sûr, madame, mais on ne peut pas limiter la sexualité à la pénétration du pénis dans le vagin… et puis, excusez-moi, mais je ne vois pas le rapport 

— À propos de rapports, quel est votre point de vue sur la mixité?

— C’est-à-dire? 

— Les rapprochements interraciaux. Vous pensez que c’est l’avenir de la planète?

D’un doigt habile, elle coince la mèche rebelle derrière son oreille, puis laisse descendre négligemment la main le long de son cou.

Décontenancé, j’élargis ma vision et découvre le décor de la pièce; c’est une sorte de bar, peut-être le lounge d’un hôtel où les lumières tamisées et les canapés profonds invitent à la détente.

De larges baies vitrées, obscurcies par la nuit, renvoient nos reflets; de mon visage à la peau si sombre se détachent le blanc des yeux et le sourire un peu forcé que j’offre à cette femme penchée vers moi.

Mes membres longs semblent difficilement contenus par le costume beige un peu formel que je revêts pour cet entretien.

Tandis que je ramène mon regard vers elle, une légère moue entrouvre ses lèvres.

Pour lui répondre, je me raccroche précipitamment au discours bien rôdé de l’homme que j’incarne dans cette partie du rêve:

— C’est effectivement un mouvement sociétal important, avec l’ouverture des mentalités, la facilité de circulation d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre, on va forcément voir davantage de…

Elle m’interrompt à nouveau en se penchant vers moi; je ne peux éviter de plonger le regard au creux de son généreux décolleté tandis qu’elle me susurre à l’oreille:. 

— On pourrait déjeuner ensemble? 

— C’est-à-dire que, là… je crois que je vais avoir d’autres rendez-vous et… mon emploi du temps est relativement…

— Bien, pas de problème,lance-t-elle en se levant, bonne après-midi alors.

Sa voix prend soudain des inflexions métalliques, plus aucun soupir en suspend, sans doute plus aucune attente… 

— Mais, madame, vous êtes certaine d’avoir suffisamment d’informations, nous n’avons pas abordé…

— Non, non, ça ira. Vous savez, Ganongo, en réalité, il s’agit juste d’un entrefilet dans notre rubrique “Nouvelles du monde”; et je pense que j’ai saisi l’essentiel.

Avec une nuance de dépit qui obscurcit son regard clair, elle me tend une main énergique et me plante là.

 Une vague nausée m’envahit. Qu’attendait-elle de moi? Dans quel cliché voulait-elle me caser? Je l’ai déçue, apparemment, je n’ai pas joué le rôle qu’on m’avait assigné.

Tout tourne, je plaque les mains sur mes oreilles pour tenter d’endiguer le flot de phrases décousues qui se bousculent à présent dans ma tête.

Des voix d’hommes, de femmes, légères ou graves, agressives ou désolées.


…Quand quelqu’un commence une phrase par “Je ne suis pas raciste mais…” 

…ça annonce tout de suite la couleur!

… ça fait longtemps que tu es arrivée ici?

…Mais je suis née ici!

… Je peux toucher tes cheveux? J’ai jamais touché les cheveux d’un noir.

…Tu as fait philo? Fac de lettre, c’est des études de fille, ça! Les filles vont à l’unif pour se dégoter un mari!

…Mon père m’a dit: tu peux me ramener n’importe quel mec, du moment que ce n’est pas un noir ou un bougnoul.

…Notre voisine marocaine nous a avoué: “j’aime pas les noirs, mais votre famille ça va, vous ressemblez à des arabes”

…Tu réalises que tu n’as obtenu ton diplôme que grâce au quota d’étudiants étrangers imposé?

… à l’école, on m’appelait Mouloud ou Mamadou, et à la cantine, on refusait de me servir du porc. Y a qu’à la maison que je pouvais manger du saucisson!

…J’attendais le bus, un mec est passé et m’a demandé calmement si j’étais blonde de partout.

…Et toi, c’est toi le roux de secours? 

…Les roux, ça pue et ça porte malheur!

…Tu réalises que si tu as eu cette promotion, c’est parce que tu es la blonde de service?

 …J’ai peur que ma fille ait un enfant avec lui, il paraît que les cheveux crépus sont impossibles à coiffer!

 …Quand j’étais gamin, dans la cour de récréation, une petite fille m’a dit: Touche pas mon chemisier blanc avec tes mains noires, tu vas le salir!

…Avec un tel nom de famille, tu dois bien avoir des origines?

… Quand je jouais au foot, dans mon équipe de quartier, les autres me traitaient de face de craie.



*


Je me suis enfin réveillée. Ces bribes de rêves poisseux traînaient sous mes paupières tandis qu’un jour timide se faufilait entre les lattes des volets.

Quelle interprétation donner à ce défilé de personnages qui avaient occupé mon corps et mon esprit avec tant de force?

Le café du matin et les heures de la journée ne suffirent pas à chasser ces images de mon esprit.

D’où venaient ces souvenirs, ces impressions tellement prégnantes d’avoir vécu mille vies, d’avoir eu tant d’apparences?

En quelques clics, après de rapides recherches, j’ai trouvé un labo susceptible de m’aider. Un frottis buccal, une enveloppe, quelques jours d’attente et la réponse m’est parvenue, donnant à mes questionnements les couleurs de l’arc-en-ciel:


Correspondances ADN/Origines ethniques:


Anglaise: 43,2 %

Ibère: 23 %

Italienne: 12,7 %

Scandinave: 6,7 %

Juive ashkénaze: 3,2 %

Asiatique de l’ouest:6,1 %

Nord-Africaine: 4,3 %

Nigériane: 0,8 %

 

En un puzzle mouvant, je les ai vu défiler, ces morceaux de moi éclatés, venus me saluer après leurs longs voyages.

Les grands yeux sombres d’une jeune exilée, le visage amer d’une bourgeoise blonde, les accents chantants d’un amical Italien, les insomnies britanniques et les désirs inassouvis d’une journaliste rousse; la déconvenue d’un médecin africain et la litanie toujours recommencée des petites phrases innocentes qui vous marquent à jamais, vous tuent à petit feu ou vous poussent à la révolte.

Je les ai croisés, tous ou certains, dans ce kaléidoscope émouvant et j’espère les revoir une nuit, déclinant, de l’ébène à l’ivoire, du blond au noir, la palette infinie et subtile de ceux qui me composent. De ceux qui nous composent.


Méli-mélo

?
Belgique
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