Boris MERLE
Boris Merle, 31 ans, futur grand écrivain nouvelliste à titre post-crastinus, lorsque les relents de spiritueux du même nom que ma foutue ville arrêteront de me brûler les tripes. Mes boyaux de lâche et qui, d’après le médecin de famille, surpassent la longueur moyenne d’un intestin grêle, faisant de moi un constipé né qui remet fatalement ses selles à plus tard et tout ce qui fait chier à demain.
Pourtant, me voilà ici, entre le sud de nulle part de Hank et l’Ouest poussiéreux d’Arturo, de l’autre côté de l’Atlantique, là où on te raconte que le lointain point noir sur le fil de l’horizon c’est le petit doigt de la statue, celle de la liberté, et moi, ce qu’il me dit mon petit doigt, c’est d’ouvrir une autre bière en terrasse chic ou miteuse, peu m’importe, tant que j’ai dans le coin de l’œil le point noir au loin, celui qui me rappelle qu’un de ces quatre j’tirerai mes grègues de ce côté-ci de l’océan pour me retrouver avec tout le saint-frusquin, au panthéon des plus grands auteurs.